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Inondation-maison

Inondation-maison met au défi la conception moderniste du contrôle de la nature par l’humain et son corollaire, l'individualisme néolibéral. Composé d’une série d'installations inondant des objets usuellement secs issus de la sphère domestique, Inondation-maison offre une perspective intimiste de la crise existentielle découlant du cul de sac environnemental devant lequel nos dirigeants politiques et économiques nous ont placés. 

 

Les installations mettent toutes en vedette la matérialité de l’eau et ses propriétés physiques, visuelles et sonores. Dans trois des quatre installations développées jusqu’à maintenant, des objets domestiques sont suspendus du plafond et intégrés dans un circuit de tubes et de contenants où l’eau circule, inondant un à un les objets. Elles forment ainsi des écosystèmes uniques de matérialités domestiques en dialogue avec l’eau. Les repères domestiques usuels sont suspendus et remplacés par de nouveaux assemblages esthétiques et émotifs. 

 

Le projet est spéculatif, explorant l’idée de l'inondation comme état plus ou moins permanent, et met l’emphase sur la menace et l’inconfort que l’eau peut provoquer lorsqu’elle n’est pas entièrement soumise à nos besoins ou notre volonté. Les objets choisis proviennent essentiellement de l’économie circulaire et y sont en majorité retournés après l’installation.

Je remercie le Conseil des arts du Canada pour son support.  

Canada Arts Council logo

Cette installation est composée de quatre "stations d'entrainement" disposés en quadrant: deux cascades, une de souliers de sport et une de gilets d'entraînement, et deux roues à aubes (des souliers de sports faisant office d’aubes), une verticale et l’autre horizontale. Les quatre stations sont reliés par l’eau qui y circule, collectée dans un canoë gonflable, et par le lierre entourant la structure de bois. 
 

La manière par laquelle le capitalisme pénètre presque tous les aspects du sport et de l'entraînement illustre une des contradictions fondamentales de la vie moderne: on s'entraîne pour son bien-être personnel, mais dans un monde que nous détruisons collectivement par notre consommation. Dans cette installation, les cycles de régénération mélangent le désir de s'entraîner avec le mythe du déluge. À quoi nous entraînons-nous?  
 

Matériaux: Chaussures de sport, roues de bicyclette, canoë gonflable, gazon artificiel, bois de construction, vestes d'entraînement, sangles de transport, corde, attaches réutilisables, tube de PVC, pompes électriques, lierre, eau.

Poste d'entraînement en survie, 2021

"For All of Us" est une fontaine. Une fontaine qui voudrait bien célébrer l'exercice, l'entraînement, l’esprit d’équipe: Mens sana in corpore sano. Mais l’inondation des chaussures et de la serviette (sur laquelle est imprimé le slogan “For all of Us”) implique un certain malaise, correspondant à la contradiction du culte de l’amélioration du soi et du dépassement de ses limites personnelles, alors que rien ne va plus à la roulette que nous jouons avec l’environnement. Mens sana in corpore sano super planeta infirmo

Matériaux: Chaussures de sport, vasque de jardin, serviette et vestes d'entraînement, corde, tube de PVC, pompe électrique, socle, lierre, eau.

"For all of Us", 2021

Dans Inondation-maison, l’esthétique fait-maison évoque le rôle de l’individu en tant que consommateur et souverain de son domaine domestique, comme à la fois cause et solution aux changements climatiques et aux risques attenant d'inondation dans le monde. Ce rôle de l’individu me semble tout à fait insoutenable. Ainsi, parmi les objets inondés dans Le salon de lecture, on retrouve une pile de livres, des classiques du néolibéralisme, du libertarianisme, et autres tomes prônant l’individualisme comme panacée et contre toute forme d’action collective. L’eau s’écoulant de ces livres est redirigée vers la poubelle.

Matériaux: Meubles et accessoires domestiques récupérés, livres usagés, boutures de monstera, cire d’abeille, tubes de vinyle, fil d’acier recyclé, fil de coton, pompes d’aquarium, restant de peinture latex.

Le salon de lecture, 2021

L’anneau d’eau est un corps d’eau que l’on porte tel un chapeau. L’eau bouge en réponse aux mouvements de celle qui la porte, on sent l’inertie puissante du corps aqueux, on entend ses clapotis se réverbérer sur les parois intérieures de l’anneau, on voit les reflets de lumière et les réfractions des couleurs environnantes sur sa surface. Il y a quelque chose de prométhéen à porter et faire ondoyer ce volume d’eau au dessus de ses épaules, formant des vagues semblables à celle d’un tsunami en réponse aux mouvements de celui qui la porte, tandis que les pierres du contrepoids virevolte en suspend au dessus du sol. 

L’anneau d’eau, 2019

Matériaux: contreplaqué, acrylique, tiges et fil d’acier, poulies, pierres, eau. 

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